Prescillia Bavoil : Double recordwoman de force athlétique

À 27 ans, Prescillia Bavoil, plus connue sous le nom de Lya pratique la force athlétique depuis 6 ans. Peu sportive auparavant, elle est néanmoins aujourd'hui l'une des meilleures dans sa discipline. 2 records du monde, 3 records d'Europe, 3e mondiale en 2019, championne d'Europe mais aussi 4 fois championne de France...Lya possède déjà un palmarès impressionnant.

comment se déroulent tes journées ?

Je me réveille à 6h. Je prends mon petit déjeuner, je prépare mes repas de la journée et je me douche. Ensuite à 8h30 je me rends à l’école où j’enseigne à une classe de CM1 jusqu’à 16h30. Dès 17h, je me rends à l’entraînement jusqu’à 21-22h. Les séances sont longues car on a beaucoup de temps de récupération.

Comment te prépares-tu à une compétition ?

Avant une compétition, je me fixe un programme d’entraînement pour me préparer au mieux. J’essaye au maximum de faire attention à mon hygiène de vie, surtout le sommeil et l’alimentation. La préparation mentale est également très importante pour moi. Actuellement, je me prépare pour les championnats de France ainsi qu’un meet qui auront lieu en juillet.

As-tu déjà eu des remarques du fait que tu sois une femme ?

Oui c’est assez récurrent. «T’es forte pour une fille». Le culte de la femme faible qui a besoin de protection est encore très ancré dans notre société. « T’es trop musclé pour une femme» ou l’inverse « avec ton sport, je pensais que tu serais plus musclée». C’est les principales remarques que j’entends au quotidien.

As-tu eu des blessures ? Comment as-tu géré la situation ?

Oui depuis que j’ai commencé la force athlétique j’ai eu trois blessures. Une première dès le début, au niveau du bassin qui est passé rapidement. Une deuxième avec une double fracture de la clavicule et une troisième au niveau de la hanche. À ce moment-là, j’ai continué à m’entraîner mais en adaptant les séances. Lorsque l’on est blessé, on doit gérer son mental et la frustration.

Quels sont tes objectifs à court et à long terme ?

À court terme, ce serait d’être championne du monde. Les prochains mondiaux sont en septembre prochain et c’est actuellement mon principal objectif. À plus long terme, j’espère pouvoir continuer la force athlétique le plus longtemps possible et faire un maximum de compétitions.

Tu es atteinte du syndrome asperger ? Comment le vis-tu au quotidien ?

On m’a détecté le syndrome asperger à 22 ans. Je me suis toujours senti différente. Au quotidien, j’apprends à vivre avec, je suis suivis régulièrement. J’essaye au maximum de comprendre la société, le sport est une échappatoire pour moi.

Que penses-tu de la médiatisation du sport féminin ?

Je trouve que le sport féminin n’est pas suffisamment mis en avant. C’est le cas dans tous les sports même si certaines disciplines ont davantage de visibilité. Néanmoins, il y a certaines célébrités qui arrivent à se démarquer mais c’est encore trop peu. J’espère que le sport féminin pourra se démocratiser dans les années à venir.

Partagez cet article

aBONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER

RESTEZ INFORMÉ DE NOS DERNIÈRES ACTUALITÉS

En découvrir plus